La Semaine Sainte

Elle pourrait en effet être intitulée de la sorte tant on observe certaines ressemblances avec l’autre, bien connue.

Commencer un jeudi et finir un dimanche en enchaînant chaque jour, pour certains un chemin de croix de problèmes nautiques, et pour d’autres vivre une illumination de victoires méritées, voilà qui nous amène au plus près de la dévotion nautique.

Sans avoir pour autant à entrer en religion, se présentent quatre jours de pèlerinage de la saint Zéphir attendu au plus profond de chacun.e pour tenter d’améliorer notre foi en l’espèce humaine flottante mais aussi trébuchante lorsque vient le moment d’enrouler la bouée sous le vent, tant redoutée des pèlerins qui finiront par attendre avec humilité un miracle pour voir aller à la faute les papes du rond.

Il est essentiel ou pas – petit rebelle va – de rappeler que vous devez allégeance sans retenue au groupe d’humains entassé dans une barcasse motorisée dont les lignes pourraient faire croire à un blindage, surmontée d’oriflammes multicolores qu’ils manipulent sans cesse pour maintenir notre intérêt et qui nous indique le moment et le chemin à suivre vers l’eau de là.

Mais attention, ce groupuscule consacré peut très bien vous frapper DEI* si vous enfreignez les sacro-saintes règles de course. Ils sont là pour notre bien, souvenez-vous en, car qui aime bien… bla bla bla.

Si les abords du club et sa terrasse récemment rafraîchis deviennent souvent à cette époque des lieux d’animation louches, passé 21h00 à l’approche de la nuit, c’est que notre chair est faible et que beaucoup nous sera pardonné. Les effluves perçus ne sont pas ceux de bâtonnets d’encens mais de petites saucisses épicées très prisées dans le quartier.

 

Ce sont souvent les mêmes prêcheurs qu’on retrouve le dimanche pour la grand messe des résultats, revêtus des chemisettes de conception immaculée et officielles du club, se tournant vers l’assemblée pour l’élévation de la coupe tant convoitée par les fidèles présents qui n’en perdront pas une miette et qui devront se souvenir que la jalousie est un des sept péchés capitaux quand l’heureux élu s’en emparera.

 

La Trinité de quatre jours de régates qui n’est pas sur -mer mais sur-lac aura lieu dans nos murs du jeudi 12 au dimanche 15 juillet, fruit d’un savant calcul autour du 14 juillet – et badaboum dans le ciel en prime – mais ça vous le saviez déjà. Elle ne rapportera que 2 points comme une régate d’un seul jour mais qu’importe, vous ne faites pas partie de ces marchands du temple de la voile qui participent une calculette dans une main, une écoute dans l’autre.

 

Au fait, ne venez pas le lundi qui n’est pas férié comme on aurait pu le croire car il vous faudra alors communier tout seul avec votre lapin**.

 

Bonté divine

 

* D’excommunication immédiate notifiée DSQ dans d’autres obédiences.

** Sur un bateau ! Enfer et damnation…

Photo Claude Beauduc