Grugé-e-s par la grue, qui l’eût cru ?
On avait bien remarqué ses sautes d’humeur à l’occasion, et précisément lorsque certains utilisateurs – faisant fi des bons conseils du formateur -– s’entêtaient à lui faire tourner la tête sur un tour complet et à l’envers en plus. Imaginez qu’on vous inflige ce type de traitement et vous comprendrez mieux pourquoi elle en a eu marre.
Pierre Guillemot croisé à l’AG de reprise et qui marchait au Perrier – j’en témoigne – n’en finit pas de s’étrangler. C’est un peu son bébé, que diable, cette tour de force qui impressionne et à laquelle on confie son bien nautique le plus précieux. Notre échange restera entre nous.
Moi qui regarde toujours notre dame de fer avec respect et déférence, tout fier de lui faire exécuter tous mes caprices à partir de quelques boutons, je me sens un peu ébouriffé de la savoir fâchée à ce point.
Il s’agit, ni plus ni moins, que d’un burn grue out déclaré en bonne et due forme par un conseil d’experts en ferraille mobile. Nous sommes tenus de leur faire confiance et la raison nous encourage à leur laisser le temps de poser un diagnostic suivi du traitement approprié qui permettront à l’unique grue du lac de crâner à nouveau fièrement, elle qui sert aussi de phare diurne au cou amer, pour permettre aux skippers d’ajuster le retour à la voile jusqu’à leur place.
Le mois d’avril deviendra le théâtre d’un suspens agaçant, j’en conviens. Pourrons-nous profiter des beaux jours qui semblent vouloir enfin arriver pour préparer, bichonner et mettre à l’eau les bateaux et ainsi repartir gaillardement sur les lignes de départ et/ou promener sur les flots ?
Réponse dans pas longtemps si j’en crois la célérité avec laquelle notre président colle de près les services techniques de la mairie pour limiter au mieux notre attente.
« Le réel quelquefois désaltère l’espérance. C’est pourquoi contre toute attente, l’espérance survit. » René Char – La Parole en archipel
Un peu ronflant dans notre cas pour exhorter à la patience, mais tellement vrai.
Aaallez la grue, aaallez la grue, allez !