Comme si Annecy…

N’attendait que nous pour briller. Mille feux mesdames messieurs que cette cité ne manquera pas d’allumer cette année encore pour éclairer ses contours avantageux, ses décors harmonieux et attraits subtils. Candidate au Twenty Ranking (yes sir !) des villes mondiales les plus visitées, nos édiles phosphorent dur à la recherche de géniales idées capables de surgonfler, à longueur d’année, les rues et les quais de visiteurs multiglottes. Lesquels ne manqueront pas d’ouvrir des yeux de plus en plus ronds – mis à part nos amis asiatiques (joke TWR*) devant la mise en valeur progressive mais certaine de l’environnement en question.

Serons-nous mangés à la sauce vénitienne ou catalane ? Il faudrait espérer que ni l’une ni l’autre n’accompagnent notre pain quotidien,  mais tout indique qu’on se précipite vers de l’animation exponentielle.

J’en veux pour preuve qu’au moment du coup de canon de notre prochaine régate, se clôturera, à quelques mètres de là, un festival mondialement connu et vieux comme tout au titre évocateur de Festival international du film d’animation d’Annecy. On dira après que j’exagère en toute mauvaise foi. C’est pas faux mais alors que ce festival est à ne pas confondre avec son cousin germain éloigné de Mons- en-Pévèle consacré au sacre des réponses à « Quoi Foutre Today » (TWR toujours), son intitulé pouvait prêter à confusion.

On nous embrouille et après on s’étonne de nous voir raisonner comme un tambour.

Revenons-en à notre coup de canon libérateur d’une flopée de bateaux, cette fameuse fin de semaine de juin, où se courra le prix de la ville d’Annecy TWR* (ben oui) qui récompensera les beaux vainqueurs d’une des plus belles régates sur deux jours de notre programme annuel.

Verra-t-on se presser sur les quais des yeux plus ou moins ronds pour apprécier les augustes gestes de virement de bord qui accordent tant de grâce à notre sport favori ?

On observe au signal donné, souplesse libératrice du poignet tout en rotation en vol au-dessus du winch full (TWR encore)  à laquelle  succède une fermeté trompeuse des leviers biologiques pour basculer vers le winch free (TWR toujours) et faire s’appuyer astucieusement le vent autour du génois encore frémissant d’incertitude. Délicieuse entente avec le barreur relié par son stick aux œuvres vives sentant par effleurement fessier les filets d’eau vibrant sans retenue, indiquant implicitement une nouvelle accélération.

Décrirais-je ici le virement de bord dont rêvent tous les amateurs ? De la motricité fine il en faut, croyez- moi, pour tenter de rivaliser avec les équipages aguerris qui ne manqueront pas d’enchaîner avec insolence ces virements exemplaires qui les éloignent de nous vers la prochaine bouée.

Une haine d’admiration, rien de moins

 

*TWR, Twenty Ranking comme on dira maintenant entre nous.

© Photo Claude Beauduc