Et elle repassera par là cette sacrée régate charcutière dont on jouera le deuxième acte d’ici peu et tout bientôt.
La fin de saison approche aussi et l’organisation croit bien faire en faisant repasser un peu tôt devant nos narines les fumés d’hiver des saucisses du coin.
Benjamin*, on te doit pas mal aux commandes de la commission régate et moi en particulier que tu as renvoyé finir le parcours le jour de ma première course alors que j’avais déjà accepté, essoufflé, fourbu et un tantinet humilié, de ramener le canot à sa place. Une bonne bière ou plusieurs d’ailleurs t’attendaient au bar mais rien ne pouvait te détourner de ta mission sur l’eau en attendant les traînards.
Ainsi, tu aurais pu intituler ces sacrés deux régates « viens poupoule viens et reviens poupoule reviens », que je ne trouverai rien à redire.
Car ce qui compte, au fond, c’est de se retrouver sur la terrasse et d’emboîter le pas à une de tes rigolades bien connues qui manquent un peu à l’étage dorénavant.
C’est sans flagornerie aucune que je profite du moment pour te dire que si chaque membre consacrait comme tu l’as fait du temps à son club, radio ponton pourrait supprimer, mais sans couper son antenne pour autant, quelques émissions de critique en direct dont elle s’est fait une spécialité même si c’est son droit le plus strict.
Mais revenons au jour J de cette seconde étape qui t’as inspiré cette drôle d’idée, avant de passer la main de tes fonctions, de nommer et renommer deux régates du calendrier d’une manchette du genre cochonaille locale. Tu aurais pu marquer de ton empreinte le programme de régates en utilisant des dénominations du style :
les bruchettes brochettes ou encore la benj du coin. Mais non
J’ai donc envisagé, pour conclure, de réaliser une enquête sur les avatars du diot à travers les âges. Elle a tourné court puisque aucune fresque de cet aliment n’a été retrouvée sur les parois d’aucune grotte du secteur, du moins pour l’instant.
Est-elle pour autant contemporaine des derniers siècles ?
Il s’agit d’une saucisse de porc haché et parfumé à la noix de muscade.
La recette traditionnelle, appelée les diots aux sarments, consiste à les cuire dans une marmite sur un lit de sarments de vigne arrosés de vin blanc de Savoie avec sel, poivre, et couverts pour mijoter à feu doux pendant 1h30. Le vin ne recouvre pas le haut des sarments, afin que les diots ne touchent pas le vin et cuisent à la vapeur. On peut mettre avec les diots des oignons et pommes de terre qui feront l’accompagnement.
J’ai dû me concentrer comme jamais pour transcrire cette recette car on me perd assez vite en termes d’attention lorsqu’il s’agit de cuisine.
L’enquête démontre aussi qu’il y a peu de chance de les consommer de la sorte aujourd’hui car comme pour tout le reste, l’étiquette prometteuse à la vente actuelle masque la dure réalité du contenu.
Bonne régate et bon appétit
*Benjamin Bruchet, responsable des régates jusqu’en 2017
© Photo Dom Janiszewski