Au diable vos verres

De ceux qui vous seront remis gracieusement à l’issue de la régate  »dix verres »* et à moins que vous ne soyez partis en bonne fourmi pour vous constituer un vrai service de douze pièces, les  quelques exemplaires récoltés année après année de ces dés à coudre continueront à se balader esseulés dans vos placards. Soyons pragmatiques, impossible d’y mettre une goutte de la bière de retour au quai à laquelle pense les skippers avant même d’avoir franchi la ligne de la dernière manche du jour. Y verser une liqueur locale souvent tiède si consommée au foyer  par exemple, expose immanquablement au syndrome du chantier dans la tête qui vous fera attendre avec impatience la pause de midi des ouvriers. Et pourtant j’ai toujours vu les participants tous contents avec leur verre en main dont ils ne sauront plus quoi faire un instant plus tard. Verre de l’inutile apprécié dans sa version  »quoi en foutre » et nous voilà projetés dans le désarroi humain à vivre dans un monde moderne. Heureusement qu’il ne s’agit pas d’une médaille, on assisterait à une procession d’évanouissements.

Si seulement ce papier pouvait inciter les donateurs à écouler les restes des verres plastiques du championnat du monde 2017. Pour lesquels je n’ai aucune sympathie particulière si ce n’est leur aspect pratique et polyvalent qu’il faut bien leur reconnaître à moins d’être de la plus grande mauvaise foi. Celles et ceux qui se sont constitués un stock à cette occasion se reconnaîtront.

Je propose de rectifier le titre avec régate d’hiver de clôture (classique, mais efficace) et d’offrir à tous les participants un bonnet qu’on peut descendre jusqu’aux oreilles pour rappeler à tout le monde qu’il est temps de ranger le bateau sans attendre les premiers vrais frimas qui nous attendent.

Je me surprends moi-même à me déchaîner comme ça pour une histoire de verre à moins que mon inconscient ne me rappelle que quelque soit le contenant rien ne vaut le moment de les entrechoquer entre amis au foyer du club.

 

* Glou glou race en somme

Photo Claude Beauduc